Semaine européenne de la mobilité : dessiner l’avenir de nos territoires
La mobilité, fil conducteur de nos vies collectives
Se déplacer n’est jamais un geste neutre : c’est un choix qui traduit notre rapport au temps, à l’espace et à l’autre. Hier, nos ancêtres parcouraient à peine quatre kilomètres par jour, quand nous en faisons aujourd’hui quarante, symptôme d’un monde où les distances se sont contractées et où les échanges se sont démultipliés.
À ce besoin croissant de mobilité, il faut donner un sens - car le meilleur déplacement, parfois, est celui que l’on évite grâce à un aménagement équilibré du territoire, rapprochant l’habitat de l’emploi, les services des habitants, les loisirs des familles. Du 16 au 22 septembre, la Semaine européenne de la mobilité nous rappelle que chaque choix de transport engage la santé, le climat et la sécurité. Derrière chaque trajet se dessine une certaine idée de la société : se déplacer, c’est se relier, se rencontrer, s’ouvrir. La mobilité n’est pas une simple mécanique, elle est une condition de notre liberté partagée. Et en choisissant des tram-trains, des bus propres et des rames modernisées, l’Essonne propose une mobilité qui respecte l’environnement tout en garantissant des trajets sûrs et confortables pour tous.
Avancer ensemble : TZen, tram et métro
Les mobilités sont une réalité concrète, et l’Essonne en est le théâtre. Le TZen 4 reliera dès cet hiver Viry-Châtillon à Corbeil sur un axe totalement réaménagé. Ce bus propre, bi-articulé, une première à l’échelle mondiale, promet de transporter autant de voyageurs chaque jour que tous les TER de la région Nouvelle-Aquitaine. Le Département est financeur du projet aux côtés de l’État et de la Région. Demain, le prolongement du T7 jusqu’à Juvisy renforcera l’attractivité de l’un des plus grands carrefours ferroviaires du pays, facilitant la connexion avec Orly et repensant la RN7 en un boulevard urbain plus vert, plus fluide, plus sûr. À la fin de l’année 2026, sera inaugurée le premier tronçon de la ligne 18 à Palaiseau : une révolution silencieuse, reliant à terme le plateau de Saclay à Orly, la première ligne entièrement nouvelle du Grand Paris Express. Ces projets dessinent une nouvelle géographie du quotidien, une mobilité plus simple et plus juste pour tous.
Le temps long des grands projets
Les grandes infrastructures sont des promesses tenaces. Elles se construisent dans la patience, se financent dans la solidarité, s’achèvent parfois des décennies après les premières esquisses. Le tram-train T12 en est la démonstration : trente ans de réflexion et de travaux pour relier Massy à Évry-Courcouronnes, et, après dix-huit mois, déjà 40 000 voyageurs chaque jour. Évry–Massy, hier encore un parcours semé d’embûches et de correspondances, n’est plus qu’un trajet de quarante minutes. Ce n’est pas une ligne de plus sur une carte : c’est une nouvelle géographie du quotidien, une respiration nouvelle pour tout un département.
La mobilité ne se construit pas à l’échelle d’une saison, mais d’une génération. C’est pourquoi nous nous battons dès maintenant pour les projets à horizon 2035–2040 : le prolongement de la ligne 18, reliant Orly à Boissy-Saint-Léger, via le Val d’Yerres Val de Seine, la future gare de Morangis sur la ligne 14. Ces infrastructures doivent poursuivre le désenclavement de certaines parties de notre territoire, renforcer l’accès à l’emploi et aux études, et réduire la pression automobile. Elles ne sont pas des rêves lointains : elles sont les gages d’une justice territoriale que nous devons arracher - fruit d’une bataille prochaine à laquelle vous serez conviés.
Ces choix sont exigeants, et demandent de la persévérance politique, des financements lourds, une vision à 10 ou 15 ans. Mais ils sont nécessaires, car la mobilité est aussi affaire d’égalité républicaine : offrir à chaque citoyen, où qu’il vive, une part de la promesse collective.
Moderniser nos trains, fluidifier nos vies
Au-delà des nouvelles lignes, c’est l’existant qu’il faut transformer - et l’histoire des RER, colonne vertébrale francilienne, est celle d’un combat quotidien. Le RER D voit arriver ses nouvelles rames, déjà en circulation sur la branche Corbeil et bientôt sur celle de Melun. À l’horizon du début de la prochaine décennie, Nexteo - ce nouveau système de pilotage automatique - permettra d’augmenter la fréquence dans le tunnel commun aux RER B et D, et donc d’améliorer la ponctualité. Près d’un milliard d’euros est engagé pour fluidifier la circulation, réduire les dysfonctionnements et rapprocher les territoires. Le RER C bénéficiera bientôt, lui aussi, d’un renouvellement complet de matériel. Ces investissements, parfois invisibles aux voyageurs, redonneront aux usagers le confort, la régularité et la confiance dont ils ont besoin. Car la mobilité ne se résume pas à tracer de nouvelles lignes : elle doit aussi réparer, moderniser, renforcer ce qui existe, pour que chaque trajet soit plus fiable et plus serein.
Une offre adaptée, condition d’une mobilité démocratique
La route accueille encore 80 % de nos déplacements : c’est une réalité, et il ne s’agit pas d’opposer les mobilités. Dans les zones denses, nous misons sur l’essor des transports collectifs ; dans les zones plus rurales, les cars express ont vocation à offrir une alternative crédible à la voiture, rapide, économique et écologique. Penser l’avenir des mobilités, c’est aussi penser aux modes les plus simples : la marche, le vélo, ces mobilités actives dites « douces » - sur lesquelles j’aurai prochainement une parole - qui participent à la qualité de vie, à la santé, à la réduction des émissions. Dans un territoire à la fois vaste et dense comme l’Essonne, leur développement accompagne les grands projets collectifs. Car ce sont les maillons d’une même chaîne, celle d’un territoire qui se met en mouvement dans toutes ses dimensions.
Chaque rame livrée, chaque ligne inaugurée, chaque connexion créée, n’est pas seulement une infrastructure : c’est un acte de confiance dans l’avenir. La mobilité n’est pas une affaire technique, c’est une promesse politique : celle de l’égalité des chances, de la respiration écologique, de la fierté collective. Dans cette Semaine européenne de la mobilité, je veux redire que chaque décision d’aujourd’hui est un rendez-vous avec demain. Et ce rendez-vous, c’est en Essonne que nous choisissons de le bâtir.