Laïcité : avoir foi en la liberté
Puisqu’il faut que les jeunes réapprennent à aimer notre pays, parlons de liberté, parlons de la laïcité.
Le 9 décembre 2025, grâce à la Compagnie Sans Edulcorant, des collégiens de notre Département ont pu découvrir de manière interactive et vivante l'histoire de la loi sur la laïcité qui célèbre ses 120 ans. Cette loi n’a rien perdu de sa force parce qu’elle parle à ce qu’il y a de plus précieux en chacun de nous : la liberté.
La laïcité vivante dans la salle de l’Assemblée départementale
Dans la belle salle de l’Assemblée départementale, les collégiens ont pu former une République en miniature pour discuter d’une grande loi de notre grande République.
Au moyen de jeux de rôle et d’improvisations guidées, ils ont vécu les débats passionnés de 1905 reconstitués à partir des minutes historiques et ont abordé l’actualité de la laïcité. Je remercie vivement les enseignants qui ont accepté de participer à notre programme d'actions.
Dans ma génération, quand nous avions l'âge de ces collégiens, nous parlions de la loi de 1905 comme d'une évidence. Il n'y avait même aucun programme comme organisé par le Département pour en parler. Mais aujourd'hui, 120 ans après cette loi, nous avons à nouveau besoin d'en parler, de convaincre, de partager.
La laïcité sera toujours une idée d’avenir
Le 9 décembre dernier, j’ai voulu signaler à ces jeunes Essonniens que cette loi est toujours aussi importante.
Certes, la loi ne définit pas ce qu’est la laïcité et ce mot n’est d’ailleurs pas présent dans les articles de la loi.
Alors quand je parle de laïcité avec nos jeunes générations, je commence par rappeler que la loi de 1905 n’est pas née dans un consensus tranquille, mais au milieu de débats passionnés, avec des partisans et des opposants très déterminés. A sa promulgation, cette grande loi a offert à la France un souffle nouveau et a véritablement marqué un tournant : elle a reconnu que la foi relève de l’intime, de la vie privée, et non de la sphère de décision publique.
Du côté de l’intime, la laïcité proclame la liberté de conscience, ce for intérieur où chacun choisit son chemin, sa foi, ses doutes ou son absence de foi. Elle protège donc autant les croyants que les non-croyants. Personne ne peut ni ne doit imposer ses convictions à autrui. Chacun peut vivre librement ses choix dans le respect de la vie commune et de l’ordre public.
Du côté de la sphère publique, cette grande idée a permis de construire un cadre commun où chacun peut croire ou ne pas croire, sans que l’État ne privilégie une religion ni n’impose aucune croyance. Cette neutralité de l’État n’est pas une distance froide, mais la condition d’un respect véritable entre tous. En cela, la laïcité sera toujours une idée d’avenir.
Chérir la laïcité, c’est pour moi protéger ce bien commun précieux qui permet à des femmes et des hommes, différents par leurs histoires et leurs croyances, de continuer à faire ensemble de très grandes choses au service de notre pays et de notre Département, c’est une manière d’avoir toujours rendez-vous avec la liberté parce que nous avons foi en elle.
François Durovray
Président du Département de l'Essonne