Espaces naturels sensibles : le patrimoine vivant de l’Essonne
Un patrimoine naturel protégé depuis plus de trente ans
En Essonne, la nature n’est pas en marge : elle est au cœur. Depuis plus de trente ans, bien avant que l’urgence écologique ne se fasse une place parmi les priorités nationales, notre Département a su prendre la mesure de la responsabilité que lui incombe ce territoire exceptionnel. Grâce à la loi sur les espaces naturels sensibles (ENS), fleur législative née il y a quarante printemps, nous avons engagé une politique publique durable, fondée sur la protection, la gestion et la valorisation de nos milieux naturels. Cette politique a su traverser les mandats et les sensibilités, dépasser les clivages, pour toujours mieux préserver ces « poumons verts » qui façonnent la physionomie de l’Essonne. Sans cette constance et cette détermination partagée, notre territoire aurait un tout autre visage aujourd’hui.
L’Essonne, écrin de diversité naturelle
Avec un quart de son territoire couvert par des milieux naturels - forêts, landes, prairies, rivières, étangs et marais - l’Essonne offre un paysage d’une diversité écologique remarquable. Nos espaces boisés couvrent 42 150 hectares ; et la plupart des espaces gérés par la puissance publique sont ouverts à tous et aménagés pour la promenade. Les zones humides, bien que couvrant seulement 3 % du territoire, constituent un réservoir précieux de biodiversité. Là nichent le balbuzard pêcheur, la sterne pierregarin ou l’autour des palombes, sentinelles ailées d’un équilibre à préserver. Ces lieux de vie ont reçu les plus hautes reconnaissances, comme Natura 2000 ou la Liste verte de l’UICN, inscrivant l’Essonne aux côtés du Mont-Blanc ou du Canigou, parmi les sanctuaires du vivant.
Un plan ambitieux pour un futur durable
En 2023, le Département a adopté le Plan Éco-ambition 91, qui traduit notre volonté d’agir concrètement pour la biodiversité en intégrant 15 mesures phares. Parmi elles, le doublement de la superficie des espaces naturels sensibles aménagés, préservés et ouverts au public, pour atteindre 2 050 hectares d’ici 2030. Le Bois des Montils, récemment acquis, deviendra le 11e massif forestier départemental d’ici 2027-2028, un nouvel écrin naturel pour les habitants. Parallèlement, une banque foncière environnementale a été créée afin de rendre à la nature 100 hectares de sols d’ici 2030, une réponse forte contre l’étalement urbain et l’extension commerciale. En dix ans, ce sont déjà l’équivalent de 1 700 terrains de foot qui ont été acquis pour être protégés.
Des lieux vivants, à vivre et à comprendre
Au-delà de la protection, notre engagement vise aussi à rapprocher les Essonniens de leur environnement. Les animations nature, comme les « Rendez-vous nature » organisés par le Conservatoire départemental des ENS, permettent à toutes et tous de s’immerger dans la richesse de notre biodiversité. Le marais de la Grande Île à Mennecy, rénové et réouvert en 2024, offre aux promeneurs un théâtre naturel où hérons cendrés, martins-pêcheurs et grande aigrette sont les acteurs discrets. Ces balades guidées sont autant d’occasions de sensibiliser le public au respect de la nature. L’accueil des publics scolaires, avec des panneaux pédagogiques et des dispositifs numériques comme les webcams pointant vers cinq nids d’oiseaux, crée une véritable école du vivant. C’est essentiel dans un territoire où certains enfants ont un rapport distendu à la nature, pour leur transmettre le goût et la responsabilité de la protéger.
Un savoir-faire et une expertise au service de la biodiversité
Pour que la nature s’épanouisse, il faut des cœurs battants et des mains sûres. Ce travail de préservation est assuré par une équipe d’experts passionnés, qui connaissent parfaitement la faune et la flore locales. Face aux défis actuels, comme la prolifération d’espèces invasives, ils apportent des solutions innovantes et respectueuses de l’écosystème. Parmi ces initiatives, l’entretien naturel des ENS grâce à des troupeaux d’animaux à cornes, méthode à la fois efficace et sympathique, illustre notre capacité à allier tradition et modernité. Le retour d’espèces disparues, comme le milan noir, réapparu depuis une dizaine d’années, témoigne de la réussite de cette politique et du miracle renouvelé de la nature.
Une politique fondée sur la mobilisation de tous
Cette politique départementale s’appuie sur des partenariats précieux avec les associations locales, les collectivités territoriales et les habitants. C’est par ces synergies que nous œuvrons, au fil des sentiers, à un équilibre entre préservation de la biodiversité et ouverture de ces espaces sensibles au public. Nos 2480 kilomètres de chemins de randonnée, qui serpentent à travers tout le territoire, invitent à la découverte et à la promenade, et nos espaces s’arpentent aussi par le sport en pleine nature - VTT, canoë, randonnée - pour que chacun puisse tisser un lien personnel avec ces lieux d’exception.
Le défi pour demain
Nous nous trouvons à un moment déterminant, où la conscience écologique doit guider nos choix, nos actes, notre rapport au vivant. Protéger nos espaces naturels sensibles est une cause qui dépasse les échéances politiques, c’est une nécessité d’intérêt public majeur. Elle exige un engagement quotidien, soutenu par les moyens financiers dédiés - notamment la taxe d’aménagement prélevée sur les permis de construire - et une vision à long terme. En Essonne, nous avons montré que la puissance publique, alliée à l’intuition du législateur et à la mobilisation collective, peut façonner un territoire à la fois protégé et partagé.
Cet été, je vous propose la balade des merveilles : déambulez au coeur de nos espaces naturels sensibles, et écoutez les secrets que chuchote la nature essonnienne. Découvrir la forêt de la Barre, le marais d’Itteville ou le Cirque de l’Essonne, c’est comprendre la fragilité et la richesse du vivant, et s’engager pour sa préservation. Ensemble, continuons à faire de l’Essonne un exemple de responsabilité, d’innovation et d’harmonie entre l’humain et la nature. Nul besoin d’invitation pour ces rendez-vous-là : il suffit de savoir où poser les pas.