Journal d’un confiné # 3 : quelques enseignements à tirer de cette crise

Cette troisième semaine de parenthèse dans nos vies, si sujettes d’habitude aux relations sociales, se clôt alors que débutent les vacances scolaires. Pour beaucoup, elles ne rimeront pas avec retrouvailles familiales, désirs d’ailleurs ou autres aventures envisagés il y a encore quelques semaines, alors que la menace du COVID marquait à peine dans nos esprits.
De fait, cette semaine, tout en continuant à répondre aux demandes de masques affluant de toutes parts, j’ai demandé à mes équipes de plancher sur un carnet de vacances pour permettre aux Essonniens de s’évader tout en restant chez eux. Recettes de cuisine avec nos produits du terroir, concours photo depuis sa fenêtre, lieux insolites à découvrir, coaching sportifs, concerts sur le balcon…* plein d’idées pour vous aérer l’esprit et bouger où que vous soyez. J’espère aussi, grâce aux tablettes distribuées dans les EPHAD, que nos aînés pourront en profiter, se remémorer quelques bons souvenirs en revoyant les images de nos archives départementales mais aussi en conversant avec leurs familles éloignées malgré elles.
De même, pour anticiper le processus de déconfinement, j’ai voulu commander des tests en nombre pour sécuriser résidents et personnels de nos établissements départementaux ainsi que nos propres agents avant d’envisager toute réouverture au public.
Pour l’heure, vous l’aurez compris, il n’est pas question de baisser la garde et le confinement doit rester de mise pour lutter contre cette pandémie.
Si l’impatience, les frustrations, la peur du lendemain se manifestent à juste titre, cette crise, en ce temps pascal, nous donne aussi l’occasion de revisiter le monde dans lequel nous vivons. D’en célébrer peut-être le renouveau, sous le signe du partage et du don.
Déjà le printemps s’est installé et contre toute attente, la nature a repris ses droits alors que nous sommes calfeutrés derrière nos fenêtres. Mieux, le vide qui a envahi nos rues nous permet cet éloge du silence propice à réentendre le chant des oiseaux. A Paris, la Seine est redevenue bleue, notre qualité de l’air s’est améliorée. Les animaux ne craignent plus de se montrer au grand jour. Cette pause salutaire pour notre planète doit nous questionner sur les objectifs que nous nous sommes assignés pour la protéger et les moyens mis en œuvre pour les atteindre au plus tôt. En tant que Président d’un Département qui s’est engagé pleinement dans la croissance verte ⤵️
je m’interroge sur la sortie de cette crise et sur les leçons qu’il faudra en tirer pour répondre plus fortement aux défis de notre temps. Les révolutions digitales, écologiques et sanitaires sont aujourd’hui plus que jamais à la croisée des chemins.
Obligés par le confinement, nous voyons aujourd’hui que beaucoup ont dû repenser leurs méthodes de travail et inventer de nouvelles relations à distance. Si le télétravail ne remplacera pas le contact physique ni un certain nombre de métiers, nous observons néanmoins que les outils numériques sont assez variés et performants pour encourager nombre de salariés à ne pas se déplacer tous les jours et soulager ainsi nos axes routiers ou nos transports collectifs saturés.
De même, ce temps suspendu nous interroge sur nos modes de consommation individuels. Oui, nous pouvons nous contenter de peu pour être heureux et résister aux achats compulsifs que notre société encourage à grand renfort de publicité. Cette invitation à l’essentiel, à la sobriété nous prouve que nos biens les plus précieux sont communs et parmi eux, la santé et l’éducation. Cette crise nous montre aussi comment les solidarités, en s’exprimant de toutes parts, permettent de replacer au cœur des priorités ce qui est l’essence même de mon engagement : le collectif.
Au sortir de cette parenthèse, il faudra donc garder en mémoire ces enseignements. Ils nous guideront pour faire évoluer notre société et pour donner du sens à notre action politique.